ÉPREUVE UNIFORME DE FRANÇAISCégeps du Québec

 

Les transitions

 

Dans un texte, les articulations entre les idées, donc entre les paragraphes (transitions) ou entre les phrases (marqueurs de relation, pronominalisation, etc.), sont fondamentales pour que les idées s'enchaînent avec aisance et logique et surtout pour que le lecteur saisisse le raisonnement présenté.

 

 

Les transitions entre les paragraphes


Entre chaque paragraphe, il est nécessaire d'établir un lien logique entre l'idée que l'on vient de développer dans le paragraphe et l'idée qui sera développée dans le paragraphe qui suit. Cette transition se situe à la fin d'un paragraphe ou au début du paragraphe suivant. Le lien doit être logique, c'est-à-dire qu'il doit relier les deux idées de manière cohérente (lien de cause à effet, lien chronologique, etc.).

 

Il faut éviter d'expliquer au lecteur ce que l'on est en train de faire (par exemple, il faut éviter les formules du genre : Maintenant que j'ai parlé des personnages, je vais aborder le langage).

 

Le principe de la transition consiste à relier l'idée principale que l'on vient de discuter à celle qui va suivre, que l'on va discuter. Autrement dit, on peut partir de l'idée que l'on vient d'exposer puis, dans la même phrase, glisser vers l'idée principale qui va suivre.

Exemples de transitions entre paragraphes

1. Peut-on dire que, tant par le langage que par les personnages, l'extrait de la pièce de Jean Daigle, Coup de sang, traduit bien la tension dramatique propre au théâtre ?

exemple de transition :

La volonté opposée des personnages ne se traduit pas uniquement par les gestes, mais aussi par le langage qu'ils utilisent.

• idée précédente : les gestes des personnages comme tension dramatique
• idée qui va suivre : le langage des personnages traduit la tension dramatique


2. Si l'on se réfère aux extraits de Molière, auteur classique, et de Balzac, auteur réaliste, on constate qu'ils prêtent à leurs personnages la même conception de l'amour et qu'ils le décrivent de façon similaire. Critiquez la véracité de cette affirmation.

exemple de transition :

L'impossibilité pour Don Juan de maîtriser ses passions l'amène inévitablement à devenir infidèle.

• idée précédente : la passion démesurée de Don Juan
• idée qui va suivre : l'inconstance de Don Juan dans ses relations


Un exemple de dissertation existe sur ce sujet : cliquez ici.

 

3. Est-il vrai de dire que l'oiseau revêt une seule et même symbolique dans les poèmes de Prévert et de Saint-Denys Garneau ?

exemple de transition :

Si l'oiseau chez Prévert est vu comme une liberté d'action, chez Saint-Denys Garneau il représente la délivrance d'une souffrance.

• idée précédente : l'oiseau comme symbole de liberté chez Prévert
• idée qui va suivre : l'oiseau comme symbole de délivrance chez Saint-Denys Garneau

 

Les organisateurs textuels (marqueurs de relation) utilisés à l'intérieur d'un paragraphe


Il est nécessaire qu'il y ait une unité de sens à l'intérieur d'un paragraphe et c'est souvent les liens entre les phrases qui assurent un tissage uniforme des idées contenues dans un paragraphe.

Les marqueurs de relation deviennent alors utiles, mais il ne faut pas en abuser, deux phrases pouvant très bien s'enchaîner sans eux, souvent grâce à une notion commune ou à l'élaboration d'une même notion. Toutefois, ces marqueurs sont parfois essentiels pour montrer la logique du raisonnement et assurer la progression des idées.

Les marqueurs de relation sont des articulations textuelles assez courtes (locutions, expressions) assurant une cohésion, une cohérence logique entre les différentes parties du paragraphe. Ils établissent ainsi le schéma logique du paragraphe.

Plusieurs expressions existent pour montrer différents types de relation entre deux idées. On peut introduire une idée, en ajouter une autre, nuancer celle qui précède ou simplement conclure le raisonnement.

 

Voici quelques exemples :

 

Introduire Ajouter Nuancer Conclure
Tout d'abord D'autre part Par contre En somme
En premier lieu Par ailleurs Ainsi On le voit
Pour commencer De plus, Cependant, Toutefois Bref
D'entrée de jeu En outre Quant à Finalement

 

La pronominalisation, la périphrase, les adjectifs démonstratifs et possessifs

 

Une autre façon de lier les phrases entre elles consiste à employer des pronoms personnels, des périphrases ou certains déterminants (adjectifs possessifs ou démonstratifs) qui renvoient à un mot utilisé dans la phrase précédente. Ce sont ces renvois qui créent les fils qui « tissent » le texte.

 

Par exemple :

Don Juan voit l'amour comme une conquête. Il utilise un vocabulaire qui se rapproche du vocabulaire militaire pour en parler. Ainsi, le personnage de Molière se compare aux grands combattants de l'Histoire.

 

Selon le même principe (référer à un terme utilisé dans une phrase précédente), l'utilisation des adjectifs démonstratifs ou possessifs peut aussi assurer un lien efficace entre deux phrases :

Don Juan et Eugène de Rastignac ont une vision de l'amour assez particulière. Le comportement de ces deux personnages montre qu'ils cherchent d'abord à conquérir avant même d'aimer. L'objet de leur amour est davantage la séduction que l'individu désiré... etc.

 


 

On peut examiner d'autres exemples en consultant les leçons portant sur l'introduction, la conclusion et le paragraphe.