ÉPREUVE UNIFORME DE FRANÇAISCégeps du Québec

 

Exemple de dissertation

Premier exemple sur Daudet

(plan dialectique)

 

Voici une illustration de ce que pourrait être une dissertation critique sur le sujet concernant la culpabilité et le patriotisme dans le conte "La dernière classe" d'Alphonse Daudet.

 

La question et le texte à l'étude sont disponibles en cliquant ici.

 

Il s'agit ici d'une rédaction MODÈLE : il n'est pas demandé à l'élève d'atteindre un tel niveau d'habileté. S'agissant d'une simple illustration, il ne faut pas voir dans ce texte « LE » modèle à suivre; tout au plus s'agit-il d'un EXEMPLE de rédaction vers lequel on peut vouloir tendre.

 


Le nœud de la question

Le point central de la question est ce que fait le maître : le maître nourrit. On retrouve dans la question les deux pôles entre lesquels il est possible de fixer un point de vue :

 

Sentiment de culpabilité <---------------------------------> Patriotisme

 

Il faut donc choisir l'un ou l'autre de ces deux points de vue ou un point de vue nuancé qui se situerait entre ces deux points de vue.


Les points de vue possibles

• Le maître nourrit davantage le sentiment de culpabilité que le patriotisme.
• Le maître nourrit davantage le patriotisme que le sentiment de culpabilité.
• Le maître nourrit autant le sentiment de culpabilité que le patriotisme.
• Le maître ne cherche ni à culpabiliser ni à professer le patriotisme : il accorde une valeur importante à la langue franç

Le choix du point de vue
En fonction de l'analyse effectuée sur le texte, on choisit le point de vue et les passages qui s'y rapportent. Nous retenons

• pour le premier exemple : le maître nourrit davantage le patriotisme que le sentiment de culpabilité ;

• pour ce deuxième exemple : le maître nourrit autant la culpabilité que le patriotisme.

 

Établissement d'un plan dialectique


Pour ce deuxième exemple de rédaction, nous avons choisi un plan par confrontation (plan dialectique), c'est-à-dire un plan qui opposera les éléments favorables à la thèse voulant que le maître nourrit un sentiment de culpabilité et les éléments favorables à la thèse contraire (le maître nourrit un sentiment de patriotisme), afin de finalement peser le pour et le contre, ce comparer les deux points de vue possibles et de montrer que les deux sont aussi présents l'un que l'autre (point de vue nuancé que nous avons retenu).

 

Voici, pour les fins de l'exemple, la structure retenue pour défendre le point de vue :

1. éléments favorables à l'idée que c'est la culpabilité qui est nourrie par le discours du maître

1.1 les auditeurs de la dernière leçon se sentent déjà coupables
1.2 le maître renforce cette culpabilité

2.éléments défavorables à l'idée précédente, donc favorables à l'idée que le discours du maître nourrit davantage le sentiment patriotique

2.1 le maître valorise la langue française
2.2 le maître associe langue et patrie

3.synthèse

3.1 la culpabilité est un terrain fertile au patriotisme
3.2 le maître développe le désir de résistance par la langue


Analyse du texte

Il s'agit de relire le texte en relevant les passages se rapportant à l'un ou l'autre des deux pôles du point de vue possible. De façon pratique, l'élève peut écrire en marge vis-à-vis les passages pertinents « C » pour culpabilité et « P » pour patriotisme ou encore utiliser des crayons marqueurs de couleur différente.

 

Voici un tableau sommaire de ce qu'on pourrait retenir du texte comme passages pertinents :

 

Culpabilité et auto-culpabilité

  • « comme je m'en voulais » (l. 11)
  • « ils regrettaient de ne pas être venus plus souvent » (l. 19)
  • « le coeur gros, sans oser lever la tête » (l. 25)
  • « Ç'a été le malheur de notre Alsace [...] vous ne savez ni parler ni écrire votre langue » (l. 29-33)
  • « Vos parents n'ont pas assez tenu à vous voir instruits [...] Moi-même n'ai-je rien à me reprocher ? [...] est-ce que je me gênais pour vous donner congé ? »
  • « il fallait voir comme chacun s'appliquait » (l. 50)

Patriotisme

  • les vieux étaient là pour « rendre leurs devoirs à la patrie qui s'en allait » (l. 21)
  • « quand un peuple tombe esclave, tant qu'il tient sa langue, c'est comme s'il tenait la clef de sa prison... » (l. 41-42)
  • les exercices tout neufs « sur lesquels était écrit en belle ronde : France, Alsace, France, Alsace. Cela faisait comme des petits drapeaux qui flottaient tout autour de la classe... » (l. 48-49)
  • « Est-ce qu'on ne va pas les [pigeons] obliger à chanter en allemand, eux aussi ? » (l. 55)
  • « le vieux Hauser s'appliquait lui aussi » (l. 68)
  • « Alors, il se tourna vers le tableau, prit un morceau de craie, et, en appuyant de toutes ses forces, il écrivit aussi gros qu'il put : « Vive la France ! » » (l. 76-78)

Intégration de connaissances littéraires

Il faut aussi penser à des éléments formels qui pourront appuyer directement ou non le point de vue retenu :

Finalement, on doit aussi trouver des connaissances socioculturelles qui seront pertinentes à la question. Par exemple,

 

La dissertation (plan dialiectique)

 

 

On trouvera un autre exemple de dissertation critique avec, cette fois, un autre point de vue et un autre type de plan (démonstratif) en cliquant ici.